Frexit

DPE

La re sistance a un visage

Les taux de l'immobilier ont beaucoup augmenté ces derniers mois pour atteindre en janvier 2024 environ 4,2% pour un prêts sur 20ans. De fait les banques refusent de plus en plus l'accès aux crédits et le marché de l'immobilier est bloqué malgré la baisse relative des prix. Le nombre de transactions immobilières a reculé de 16 % en 2023 et Vinci immobiolier planche sur un projet de plan de sauvegarde de l'emploi. Mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg, une crise immobilière se prépare et va toucher propriétaires et locataires. Déjà le nombre de nouveaux logements neufs diminue et est au plus bas en 2023, la situation devrait empirer en 2024 car l'inflation gagne tous les secteurs matériaux compris. Notre appartenance à l'Union européenne et l'OTAN a amplifié l'inflation. La Suisse hors UE et hors OTAN a un niveau d'inflation bien plus bas. L'inflation est la conséquence :

  • Des assouplissements quantitatifs, la BCE intervient massivement tous les mois : depuis 2015, elle a racheté plus de 8.000 milliards d’euros de dettes
  • Du marché européen de l'énergie mis en place petit à petit par des directives européennes. L'Union européenne en refusant les énergies Russes est directement responsable des coûts exorbitants de l'électricité car les producteurs d'énergie nucléaire - EDF en France (ou renouvelable) s'alignent sur les prix des centrales les plus chères à gaz ou à charbon. Ce qui est fou également c'est qu'aucun européiste ne cherche à savoir qui a détruit Nord Stream ? Pour le savoir posons-nous la question à qui profite le crime ? Aux États-Unis on dirait, car l'Union européenne s’approvisionne en gaz naturel liquéfié (GNL) provenant des États-Unis, avec 50 milliards de m3 par an. Son extraction est décriée par les écologistes et puis, il faut le transporter par tankers, ça coûte très cher.
  • Des sanctions contre la Russie (12ème paquet de l'Union européenne) et d'effets boomerang de ces sanctions russes !

Parenthèse fermée sur l'inflation revenons à nos moutons : en mars 2023, le Parlement européen a voté une directive inédite obligeant les propriétaires à rénover leur logement énergivore avant de le vendre ou de le louer alors que la France manque de logements ! Les propriétaires seront bientôt obligés de rénover leur logement. Les lois de 2021 mettent en place des DPE (diagnostics de performance énergétique) interdisant de louer ou de vendre certaines classes dès 2025. L'omerta est due au fait que le gouvernement assimile toute critique à une critique de la politique énergétique et climatique. Ces DPE concernent les logements à usage d'habitation pour évaluer leur consommation énergétique et leur émission de gaz à effet de serre. Interdiction de vente ou de louer en fonction de la classification :

  • Les logements classés G à compter de 2025.
  • Les logements classés F à compter de 2028.
  • Les logements classés E à compter de 2034.

Concrètement ça veut dire qu'en 2034, plus de 70% des logements du centre historique de Rennes (exemple) ne pourront plus être loués !

Comme les ZFE, ces restrictions augmentent aux fils des ans, petit à petit, pour mieux faire passer la pilule douloureuse, très douloureuse car pour changer de classification des travaux impératifs sont nécessaires : ravalements, isolation, toiture, capteurs climatiques concernant l'eau chaude. Ces travaux représentent des montants souvent très élevés difficiles à assumer pour les propriétaires surtout dans cette période où les salaires ne sont pas indexés sur l'inflation. Pour les locataires les envolées du prix de l'énergie et l'inflation vont provoquer une hausse des charges locatives. Pour les propriétaires l'envolée des taxes foncières et les travaux sont difficiles à assumer. En 2023 la taxe foncière a augmenté de 7,1 %. À cela s'ajoute le décret tertiaire – aussi appelé « dispositif Eco-Energie tertiaire » – qui est une obligation réglementaire visant à engager les acteurs du tertiaire vers la sobriété énergétique. Elle s'adresse aux propriétaires comme aux locataires des bâtiments d’une surface égale ou supérieure à 1.000 m², et exclusivement dédié aux activités tertiaires. Cette loi impose la réduction des consommations d’énergie finale de l’ensemble du parc tertiaire d’au moins :

  • - 40 % en 2030
  • - 50 % en 2040
  • - 60 % en 2050 (par rapport à 2010).

Cette Loi trouve également sa justification dans les plans climatiques imposés par l'Union européenne. En effet la loi climat de l’Union européenne adoptée en 2021 fixe des objectifs pour 2030 et 2050, la Commission européenne devant prochainement fixer un objectif pour 2040. Sous la pression des eurodéputés, M. Hoekstra s’était alors engagé à défendre une réduction de 90% des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2040 ! Ceci conformément à l’avis du Conseil scientifique consultatif européen sur le changement climatique, qui recommandait de fixer un objectif de réduction entre 90 et 95 %.

Agnès Pannier-Runacher se félicitait de la baisse des émissions de CO2 dans notre pays de 4,6 % mais il pourrait être utile de rappeler à la ministre de la Transition énergétique les faillites provoquées par la politique de son gouvernement, elles se sont envolées de 35% au deuxième trimestre 2023 avec 13.266 entreprises qui ont ouvert une procédure de liquidation entre avril et juin 2023. Alors quand Macron annonce qu’il va falloir accélérer les efforts, attendons-nous à une catastrophe pour nos PME ainsi que pour le nombre de chômeurs car cela risque de provoquer la faillite de milliers d'autres d'entreprises qui seront incapables de faire face aux coûts. Les DPE comme les travaux impératifs ou le décret tertiaire risquent de provoquer une chute des prix de l'immobilier dans les mois à venir et pourrait mettre en difficulté les fonds financiers qui ont constitué des placements fondés sur l'immobilier, comme les SCPI.

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Patrice Cali